Un appel à rassemblement « contre l’islamophobie » a été lancé pour dimanche 18 heures à Paris après le meurtre d’un fidèle, le vendredi 25 avril, dans une mosquée du Gard, un crime a priori prémédité après lequel le meurtrier a filmé sa victime en insultant l’Islam.
Selon la presse française, le suspect toujours en fuite avait porté des dizaines de coups de couteau à un jeune homme d’une vingtaine d’années en train de prier, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe. Puis il avait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, en répétant à deux reprises : « Je l’ai fait […] » et tenant des propos insultants envers l’Islam.
Le rassemblement prévu place de la République sera ponctué par une minute de silence en mémoire de la victime. L’appel, qui a été lancé sur les réseaux sociaux, a notamment été relayé par plusieurs figures du Parti La France insoumise (LFI) comme Éric Coquerel ou Rima Hassan ou le numéro un des Verts, Marine Tondelier.
Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, a indiqué sur X qu’il sera présent et a relayé cet appel à manifester. Dans son message, il a déclaré que ce drame « est le résultat des incessantes incitations à l’islamophobie » et constitue « un franchissement de seuil indigne ».
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se rend dimanche après-midi dans le Gard pour y rencontrer la communauté musulmane après le meurtre à coups de couteau du jeune homme dans la mosquée de Grand-Combe, a-t-on appris auprès de son entourage.
Dans un message publié dimanche sur X, le président français, Emmanuel Macron, a adressé le « soutien de la nation » aux proches de l’homme assassiné, réaffirmant que « la liberté de culte est intangible » et que « le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France ».
Réagissant à ce drame, le Premier ministre français, François Bayrou, a dénoncé samedi une « ignominie islamophobe » : « Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni », a-t-il ajouté sur X.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam en France, s’est également dit « horrifié » par cet « attentat terroriste anti-musulman » et a appelé les musulmans de France à « l’extrême vigilance », selon un communiqué. Le CFCM, qui fustige « les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine anti-musulmane », recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées. Il a, en outre, appelé les pouvoirs publics « à déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans ».
Dans le cadre de ce dossier, suivi par le groupement de gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire, des perquisitions ont été menées samedi dans le Gard et dans le département voisin de l’Hérault, selon une source proche du dossier.
Les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier sont pour l’instant peu nombreux : né à Lyon en 2004, « Olivier A. » est un homme de nationalité française, issu d’une famille bosnienne, dont une partie réside dans le Gard. Sans aucun antécédent judiciaire, il serait sans emploi.
Selon le procureur de la République de Nîmes, il est « potentiellement extrêmement dangereux » et il est « primordial » de l’interpeller avant qu’il fasse de nouvelles victimes. Dans « les propos décousus » que le jeune homme tient dans la vidéo qu’il a lui-même filmée vendredi juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, il semble en effet « manifester son intention de recommencer », avait précisé samedi soir le magistrat.